Ce samedi 27 mai 2006, nous partons pour faire le Challenge du Dauphiné.
Arrivés à Lans en Vercors, je me rends compte que j’ai oublié de boire mon café du matin, ça va être dûr pour se réveiller, et ce d’autant plus que nous arrivons trop tard pour avoir le
temps de s’échauffer…seulement 2 kms d’entraînement avant de prendre le départ…
Au départ, nous sommes très éloignés de la ligne compte tenu de notre retard. Dans la multitude de cyclistes, tous ont des vélos plus beaux les uns que les autres...des vélos de pros…les
nôtres paraissent ridicules à côté ! Nous entendons les cyclistes discuter et nombreux sont ceux qui ont près de 3500 kms dans les jambes depuis début 2006 alors que je n’en ai pour ma
part que 1950...Certains sont si bien préparés qu’ils ont carrément collé des tubes énergétiques "coup de fouet" sur le cadre de leur vélo...c'est dire s'ils sont prêts pour
l'évènement.
Le départ est lancé. La montée du col de la Croix Perrin (1220m), se fait sur une allure soutenue, environ 18 km/h, mon vélo ne cesse de faire du bruit, je ne sais si
cela vient de ma roue arrière ou de mon pédalier.
Après la descente du col et une fois à Autrans, je prends la roue d’un gars d’une cinquantaine d’années qui roule assez fort. Au bout d’une centaine de mètres, il se décale pour me
laisser passer devant prendre un relai… Nous enchaînons alors ensemble une dizaine de relais jusqu’à Méaudre à une allure très soutenue (moyenne compteur à ce moment là = 34 km/h ,vitesse
instantanée = 45 km/h).
Une fois à Méaudre, je suis un groupe de cyclistes assez conséquent (environ 20-30) jusqu’à Villards de Lans. Je prends les roues pour ne pas trop m’user mais je trouve qu’ils ne roulent
pas assez vite compte tenu de la route légèrement descendante (vitesse instantanée = 36 km/h). Je reste cependant dans le groupe pour éviter toute fatigue inutile, je ne vais pas
m’aventurer à l’avant...j'ai déjà bien usé mon capital "fraicheur" lors de mes relais entre Autrans et Méaudre...
A Villards de Lans, nous attaquons la montée du Col d’Herbouilly (1370m). Mon pédalier fait un bruit infernal (problème de roulements ???) si bien que tout le monde me
regarde lorsque je dépasse…Il y en a même qui regardent leur propre vélo pour voir s’il n’a rien tellement le mien fait du bruit ! Un bruit pareil dans une montée en plein effort, c’est
vraiment exaspérant. Je monte ce col juste à côté d’une jeune fille d’une trentaine d’années, bien affûtée et avec un beau vélo Lapierre Carbone. Elle roulera à mon allure tout au long du
Challenge avant de me "larguer" sur les 6 derniers kilomètres.
Je passe le col d’Herbouilly à une vitesse moyenne de 15-16 km/h.
Dans la descente d’Herbouilly (que je fais à vive allure - vitesse max = 70 km/h), je me faufile parmis d'autres cyclistes tout en essayant d'éviter quelques torpilles qui descendent à
tombeau ouvert...Je failli même déraper de la roue arrière sur un caillou dans un tournant à 180°.
Une fois la descente achevée, j’attaque une longue partie de faux plat montants et descendants où je roule dans des mini-groupes, en prenant parfois des relais, notamment dans les parties
montantes. Je suis collé le plus souvent derrière un « géant » de plus de 2 mètres qui me coupe bien du vent avec son collègue qui a deux têtes de moins que lui !
Avant St Agnan en Vercors, alors que je commence à ne plus avoir d’eau dans mes bidons, un petit garçon me tend une bouteille d’eau minérale, quelle chance me dis-je (cela pourra m’éviter
un arrêt de 3 min pour ravitailler...on se croirait en F1...!), mais malheureusement, arrivant trop vite, j’essaie de l’attraper mais la bouteille s’envole…m’obligeant à m’arrêter au
ravitaillement suivant pour faire le plein (mais pas changer les pneus quand même !!!).
Le ravitaillement se situant à gauche de la route, je me déporte sur la gauche pour y accéder, mais un type assez vulgaire m’engueule car il roule sur la partie gauche et ne souhaite pas
tourner pour ravitailler, du coup je le gène alors qu’il est motivé comme un fou…!
J’attaque ensuite le col de St Alexis (1222m - montée du Rousset) en pleine chaleur, sur une moyenne de 19-20km/h, la route est bonne mais semble interminable, je double
de nombreux cyclistes dans la montée notamment certains qui m’avaient distancé auparavant sur les faux plats.
Une fois au sommet du col, quel vent ! Un faux plat montant en plein vent me casse les jambes…je n’ai presque plus de force …il faut dire que nous arrivons vers le 75ème kilomètre et que
j’ai roulé assez vite sur la première partie du parcours (ma vitesse moyenne à ce moment là = 32,5 km/h après 2h39min de course).
Je passe sous le premier panneau de temps intermédiaire et je galère dans la montée du col de Proncel (1337m), en plein vent, où je me fais doubler par de nombreux petits
groupes…je ne peux pas suivre car je manque d’entraînement sur de longues distances (>100 kms)…Je suis notamment une femme d’environ 45 ans qui roule fort avec son mari, j’arriverai à
les suivre jusqu’aux vingt derniers kilomètres mais eux aussi finiront devant moi…Elle n'avait pourtant pas l'air super affûtée celle là...elle avait même l'air un peu enrobée mais il
faut croire qu'elle était super entrainée...!
Je redescends ensuite sur la Chapelle en Vercors et j’attaque la montée de St Julien en Vercors (920m) qui me semble interminable tellement les jambes me font souffrir (acide lactique…).
Je me rends compte au bout d’un moment que c’est parce que je « mouline » trop, je passe donc sur le plateau supérieur par intermittences pour limiter cette souffrance. A ce moment là je
tourne vraiment au ralenti (environ 10 à 11 km/h) si bien que j’ai l’impression que tout le monde va me rattraper…
La descente ensuite avant d’attaquer les gorges de la Bourne me fait vraiment du bien et me permet de reprendre des forces. Je roule à ce moment là avec un membre du club cycliste de
Marseille (CSM) avec qui je prends quelques relais. Juste avant les gorges, ma vitesse moyenne est d’environ 30,5 km/h après 115 kms de course…ce qui est déjà exceptionnel pour moi.
La montée des gorges de la Bourne se fait ensuite à une allure très faible (13-14 km/h) car je suis toujours bien usé compte tenu du kilométrage. Je croise un homme qui a dû avoir un
accident pendant la course car il a son cuissard déchiré des 2 côtés et la fesse droite en sang sur une surface de la taille d’un ballon de football…il devait être brûlé très profondément
mais continuait sa course comme si de rien n’était ! Je me dis alors que par rapport à lui j’ai de la chance, et cela me redonne du baume au cœur pour finir la montée…
L’arrivée à Villards est extrêmement dure car il y a là deux très fortes côtes pour traverser la ville, notamment la montée qui mène aux Lombards (1100m)…je donne toutes mes dernières
forces dans ces montées et je ne m’en sors pas trop mal car je commence à m’habituer à la douleur dans les jambes....Je rattrape d'ailleurs à ce moment là, la fille d'une trentaine
d'années qui était devant moi avant la montée d'Herbouilly...mais elle n'aura pas de mal à me distancer sur les faux plats suivants menant à l'arrivée.
Le retour sur Lans en Vercors se fait à allure soutenue pour pouvoir remonter la vitesse moyenne, une alternance de faux plats montants et descendants. Je me fais malheureusement doubler
quelques kilomètres avant la fin par quelques cyclos mais je me dis que cela ira mieux l'année prochaine avec un entraînement un peu plus soutenu sur longue distance et un vélo en
meilleur état…!
Je finis seul au sprint sur la ligne, 322ème en 4h29 soit 28,7 km/h de moyenne. Une progression de près d’une heure par rapport à l’an passé, ce qui me donne de bons espoirs pour le
futur.
Sur la ligne d’arrivée, j’assiste 45 minutes après, à l’arrivée du vainqueur de la course des 180 kms…qui finit en un peu plus de 5h15min. Ces gars là doivent rouler à plus de 45 km/h sur
le plat...il faut le voir pour le croire !!!
Nous prenons ensuite un repas bien mérité sur place sous les tentes mises en place par l’organisation du Dauphiné, puis nous rentrons sur Villards de Lans pour manger une énorme glace
(Fraise Melba…miam !) dans un bar du centre-ville.
Encore une fois très satisfait de l’organisation mise en place dans le cadre de ce Challenge du Dauphiné 2006, je m’inscrirai de nouveau l’année prochaine, en espérant encore progresser
!
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