Les 7 majeurs en 2 jours avec les 7 mercenaires : un beau chantier pour cette année 2020
Avec le covid-19 et le confinement pendant 2 mois en cette année 2020, j'avais rêvé de montagne, de grands cols, d'aventures entre copains.
Quand je propose à mes amis mi-juin d'envisager les 7 majeurs sur 2 jours et sans assistance pour le WE du 12/13 juillet, beaucoup sont tentés même si cela paraît très ambitieux compte-tenu de notre faible entraînement cette année..
C'est finalement des amis de tous horizons (Voissant pour Yann, Lyon pour Bruno, Grenoble pour Sylvain, Bourgoin-Jallieu pour Jean-Philippe/Stéphane/moi, Lagnieu pour Séb) qui m'accompagneront dans cette aventure, pour former une équipe de 7 mercenaires prêts à relever ce défi sur deux jours...ce qui nous attend c'est en tout près de 390 kms pour 11.000m D+ !
Un défi à la hauteur de nos rêves...un défi que tous réaliseront avec brio.
Un grand moment de vélo pour nous tous : des difficultés avec un départ de nuit à 4h du matin de Barcelonnette, ou la fraîcheur/humidité de la seconde journée en altitude, des moments de moins bien, d'autres où l'on se sent pousser des ailes, la faim, la grosse averse dans la Bonette avec l'orage qui gronde et présage du pire, des paysages à couper le souffle notamment dans l'Izoard et sa casse déserte, l'esprit de camaraderie, tout est réuni pour vivre des moments exceptionnels sur ce parcours d'anthologie à travers les Alpes du sud (Ubaye, Briançonnais, Queyras, Piémont, Mercantour).
Merci à Yann, Jean-Philippe, Sylvain, Stéphane, Seb et Bruno d'avoir bien voulu m'accompagner pour relever ce challenge !
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Confrérie des 7 Majeurs - Partez à la conquête des cimes !
Adeptes d'efforts au long cours et de chevauchées cyclomontagnardes, les 7 Majeurs vous combleront avec un parcours haut en couleurs à travers les Alpes du sud : Ubaye, Briançonnais, Queyras ...
Le site de la confrérie des 7 Majeurs
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Sur les 7 Majeurs, les adeptes d'efforts au long cours devraient trouver leur compte, tout comme les amoureux des beaux paysages de montagne qui seront comblés en traversant les plus beaux secteurs
Le parcours Officiel des 7 Majeurs
Jour 1 : Barcelonnette - Jausiers - La Condamine-Châtelard - St-Paul-sur-Ubaye - Col de Vars (2108m) - Guillestre - L'Argentière la Bessée - St Martin de Queyrières - Briançon - Cervières - Col d'Izoard (2360m) - Brunissard - Arvieux - Château-Queyras - Ville-Vieille - Molines-en-Queyras - Col Agnel (2744m) - Pontechianale - Casteldelfino - Sampeyre - Col de Sampeyre (2284m) - San Martino - Conta - Cucchiales - Stroppo
Au départ de Barcelonnette ce dimanche 12 juillet 2020, nous ne sommes que six car Bruno a prévu de nous rejoindre à Guillestre et prévoit de gravir le col de Vars sur une troisième journée.
Il fait nuit noire à 4h du matin mais la température est idéale, tout le monde s'est bien réveillé, et même si nous accusons un peu de retard par rapport à l'horaire initial prévu, nous sommes sur les vélos vers 4h15 et prenons la route de Jausiers. Une bonne ambiance dans la nuit noire, tout le monde fait connaissance car les 7 mercenaires ne se connaissent pas pour la plupart.
Après 10 kms nous sommes rapidement à Jausiers pour la photo officielle devant l'Office du Tourisme.
Yann au départ des 7 Majeurs ce dimanche matin, malgré une colique néphrétique dans la nuit de vendredi, incroyable de volonté et de courage
Nous poursuivons ensuite en direction du col de Vars, un petit train éclaire la nuit, petit train qui s'allonge de plus en plus au fur et à mesure de l'ascension...Les deux locomotives Sylvain et Seb ouvrent la route.
Nous arrivons comme prévu au col de Vars pour le lever du jour, nous pouvons éteindre les phares désormais. Chacun prend le temps de se ravitailler avant de se lancer dans la descente fraîche vers Guillestre où nous attend Bruno qui a dormi dans sa voiture sur un parking.
Dans la descente, le panorama avec le lever du soleil sur le massif des Ecrins est sompteux, Jean-Philippe et moi faisons une halte pour la photo.
Nous retrouvons Bruno à Guillestre et la machine se met en marche rapidement avec Sylvain à l'avant du TGV, rapidement deux groupes se forment et chacun prend son mal en patience sur cette longue, très longue portion de près de 34 kilomètres pour rejoindre Briançon.
A Briançon, nouvelle pause ravitaillement avant d'attaquer le Monument, le fameux col d'Izoard.
Les vraies difficultés commencent ici, mais le soleil radieux de ce début de matinée rend la tâche plus facile.
Au sommet vers 9h45, des hordes de motos mais pas beaucoup de cyclistes..peut-être encore trop tôt dans la journée ?
Nous patientions jusqu'à 10h15 là-haut à discuter et bronzer au sommet de ce col mythique.
Nous nous lançons ensuite dans la magnifique descente de l'Izoard par la casse déserte, lunaire et unique. Je n'étais pas repassé par là depuis ma cyclosportive Serre-Che Luc Alphand en 2009...et je n'avais pas eu le temps de prendre de photos.
Plein les yeux à la Casse Déserte, je n'y étais pas repassé depuis ma Serre-Che Luc Alphand en 2009 !
Le petit train se reforme à Arvieux pour rejoindre d'abord Château-Guillestre puis le pied du col Agnel.
Le col Agnel est très long et semble interminable, même si ses pentes ne sont pas spécialement difficiles. La météo est toujours clémente ce premier jour, pour le moment nous avons beaucoup de chance. Chacun prend son mal en patience dans cette ascension. Le sommet est atteint dans la difficulté vers 13h15. Déjà la brume est bien présente par rapport au ciel que nous avons connu jusqu'à maintenant côté Français. Nous ne reverrons plus le soleil jusqu'à l'arrivée à Jausiers demain soir...
Le passage en Italie se fait tout de suite sentir, changement de décor, place au brouillard et aux routes en très mauvais état..
Au pied du col Agnel côté Italien, nous faisons une nouvelle halte dans un bar à Sampeyre pour manger un sandwich et boire un bon coca avant d'attaquer l'ultime difficulté du jour, et pas la moindre, le col de Sampeyre (2284m)...15,6 kms à 8,52% de moyenne pour 1329m D+...terrible...pas un passage à moins de 7% pour se détendre un peu les jambes, ça promet !
Pause casse croute à Sampeyre avant d'attaquer la grosse difficulté du jour, le col de Sampeyre à 8,5% de moyenne !
Ce col de Sampeyre est très beau et sauvage dans la forêt, il me fait un peu penser à la première partie du col de Finestre. Mais on n'en voit jamais le bout, à chaque virage on s'imagine la fin, mais à chaque virage la route continue inlassablement. Le fait d'être dans le brouillard total à partir de 1500m d'altitude rend presque les choses plus simples, pédaler, pédaler encore sans se soucier du nombre de kilomètres et surtout du dénivelé restants. Au sommet, on ne voit pas grand chose du paysage alentour. Dommage, il faudra revenir ! Juste une photo du col pour valider le passage et nous nous lançons maintenant dans 13 kilomètres de descente très sinueuse direction Stroppo sur une route au revêtement très médiocre, jusqu'au village de Cuchialès, que nous traversons juste avant de bifurquer à gauche au panneau "Locanda Codirosso", le gîte que j'ai réservé il y a une semaine.
Le gîte correspond parfaitement à ce que nous attendions.
Le propriétaire Nicola vraiment très accueillant et sympathique, il parle anglais et même un peu français.
Un petit coin de nature, sur les hauteurs de Stroppo, dans la descente du col Sampeyre, top !
Avec un garage sécurisé pour les vélos, que demander de plus.
Les chambres comme les douches sont très spacieuses et propres.
Le repas Italien du soir nous régale les papilles, vraiment un bon choix ce gîte que je conseille à quiconque se lance dans l'aventure des 7 Majeurs !
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Locanda Codirosso Valle Maira - Cuneo
locanda, ristorante, pensione, alloggi, montagna, escursioni, trekking, mountain bike, bicicletta
Le lendemain matin, départ bien plus tardif que la veille, vers à 8h10, pour une journée qui s'annonce épique vu la météo plutôt médiocre, côté Italien du moins.
Nous rejoignons en descente Stroppo puis un passage plat jusqu'à Ponte-Marmora où nous démarrons l'ascension du col de Fauniera (ou col des Morts...).
Comme le dit si bien Sylvain, deux noms pour ce col, à choisir selon son état physique du moment ![]()
Jour 2 : Stroppo - Ponte Marmora - Tolosano - Col d'Esischie (2370m) - Col de Vallonetto (2447m) - Col de Fauniera (2480m) - Demonte - Vinadio - Col de la Lombarde (2350m) - Isola 2000 - Isola Village - St Etienne de Tinée - Col de Raspaillon (2513m) - Col de la Bonette (2715m) - Cime de la Bonette (2802m) - Jausiers - Barcelonnette
Nicola, le propriétaire du gîte nous a prévenu, le col est très long, 23 kms, mais quand même moins difficile/exigeant que le col de Sampeyre la veille.
L'état de la route de ce côté fait peur à voir, nids de poules, portions dans bitume/gravel, cailloux, effectivement comme le conseille Patrick Gilles sur son site les7Majeurs, mieux vaut éviter de descendre le col de Fauniera côté Nord !
La route est étroite, une route à chèvres qui plairait à mon ami Alex ;-)
A mi-grimpée, un passage terrible à plus de 20%..nous oblige à nous faire mal alors même que nous essayons de récupérer de la grosse sortie de la veille.
Un peu plus loin des travaux sont en cours sur la route où tout le bitume a été arraché en profondeur par des engins de chantier, impossible de passer en vélo, portage de vélo obligatoire !
Nous retrouvons une brume épaisse et humide encore à partir de 2000m d'altitude, qui ne nous quittera pas y compris dans la descente côté Sud vers Demonte.
Avant d'arriver au col de Fauniera, nous passons par le col d'Esischie (2370m), puis le col de Valonetto (2447m), deux nouveaux cols inédits pour moi, à plus de 2000m !
A quelques centaines de mètres du sommet de Fauniera, nous voyons apparaître dans le brouillard épais la silhouette de Marco Pantani qui domine le col à 2480m pour l'éternité, le col des Morts porte bien son nom.
Chacun se lance maintenant dans une descente de 25 kms dans un épais brouillard, très sinueuse sur sa première portion, où il faut être très prudent d'autant qu'il semble y avoir de la circulation ce matin avec de nombreux cyclistes qui grimpent le col en sens inverse, ou bien quelques voitures.
Nous faisons la première halte ravitaillement du jour à Demonte, dans un bar qui semble un peu débordé. Juste un chocolat chaud et un paquet de chips vu qu'ils n'ont plus rien à manger, et nous voilà repartis sur la grande route pour rejoindre Vinadio, pied du col de la Lombarde.
20 kms d'ascension à gravir pour revenir en France où nous retrouverons peut-être le soleil qui sait ?
Je connais bien cette ascension pour l'avoir faite avec Stéphane en 2016, ça aide mentalement.
Pour la première fois depuis le départ de Barcelonnette la veille, je commence à me sentir en forme et grimper à une allure correcte et soutenue.
Au sommet vers 14h15 avec Stéphane et Bruno, nous constatons que la météo côté Français n'est pas franchement bien meilleure ![]()
Nous enfilons donc nos vestes et gants chauds avant de se lancer dans la descente très rapide vers Isola 2000 puis Isola Village dans la vallée de la Tinée.
La seconde pause du jour à Isola Village nous permet de nous ravitailler un peu plus sérieusement, même si le bar ne nous propose que quelques paninis là où j'aurais eu envie d'une bonne salade.
Pause déjeuner à Isola Village avant d'attaquer les 38 derniers kilomètres d'ascension jusqu'à la Bonette !
Nous repartons maintenant pour 38 kilomètres d'ascension pour rejoindre le dernier col de notre périple, la cîme de la Bonette à 2802m d'altitude, via St Etienne de Tinée.
Dés les premiers kilomètres après Isola Village, c'est le déluge, la saucée, et il faut rapidement se mettre à l'abri sous la roche pour ne pas finir complètement trempés. Le tonnerre gronde et on envisage le pire pour l'ascension de la Bonette, surtout à cette altitude ! Tous commencent à me maudire...dans quelle galère je les ai embarqués
.
Finalement après 10 minutes la pluie baisse en intensité et nous remontons sur le vélo. Un peu plus loin la pluie cesse et même si la route est détrempée pendant quelques kilomètres, elle finit par sécher avant d'arriver à St Etienne de Tinée.
A 10 kilomètres du sommet de la Bonette, passage au camp des fourches, l'humidité, le brouillard, le froid...parfois le tonnerre qui gronde au loin, les gouttes de pluie et le vent qui se renforce nous rappellent qu'on est bien aux 7 majeurs, un parcours fabuleux mais exigeant et qui requiert une grande volonté pour aller au bout.
Chacun roule à son allure, chacun des 7 mercenaires serre les dents et oublie le froid pour avancer kilomètre par kilomètre jusqu'au bout de ce chemin de croix.
Au col de Raspaillon à 2513m d'altitude, il ne reste plus que quelques kilomètres à grimper dans le froid et l'humidité avant la délivrance...
Les 500 derniers mètres de la cîme de la Bonette sont terribles et me rappellent le col de la Biche à la fin de mon défi Bugiste en septembre 2015. Il faut s'arracher et donner ses dernières forces pour atteindre cette stèle de la plus haute route d'Europe, étape finale pour l'obtention du brevet des 7 Majeurs.
La vue se dégage petit à petit au loin mais il est déjà très tard, plus de 19h10 donc on ne s'attarde pas au sommet, on met toutes les couches de vêtement que l'on peut, et on se lance dans la descente rapide et très fraîche vers Jausiers.
Arrivée à Jausiers, Bruno se réchauffe tant bien que mal, presque hilare d'en avoir terminé avec ce parcours mythique
Une dernière photo devant l'Office du Tourisme pour valider le parcours et notre nouveau titre de "Maître des 7 Majeurs", puis il ne nous reste que 10 kms de faux-plat descendant pour rejoindre notre camping "Tampico" à Barcelonnette, où nous attend une bonne douche et un bon restau pour fêter comme il se doit la réussite des 7 mercenaires sur ce parcours d'anthologie entre la France et l'Italie.
Office du Tourisme de Jausiers, lundi 13 juillet 2020 vers 19h40, la fin officielle du parcours des 7 Majeurs
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